Extrait de l'ouvrage "Contes d’amour et de paix"

Bêh Ouattara (Auteur), Edition Rosicrucienne


Extrait du chapitre « La pierre et le chasseur »

« Quand Sana raconta son aventure, le Conseil exigea la Pierre miraculeuse. Sana alla la chercher. Quand il s’agenouilla et posa la Pierre au pied du Chef du village, elle entonna le chant :

« Le Triangle, deux sœurs, un frère.
L’une s’appelait PAIX
L’autre s’appelait LIBERTÉ
Et lui s’appelait AMOUR.

Le Triangle, deux sœurs, un frère.
L’une s’appelait VÉRITÉ
L’autre s’appelait JUSTICE
Et lui s’appelait AMOUR.

Le Triangle, deux sœurs, un frère.
L’une s’appelait JOIE
L’autre s’appelait TOLÉRANCE
Et lui s’appelait AMOUR.

Le Triangle, deux sœurs, un frère.
Le Triangle, deux sœurs, un frère.
Le Triangle, deux sœurs, un frère ».

Le Conseil des Sages fut ébloui par le contenu du chant et séduit par son air. Tout le monde savait le bonheur qui régnait dans la famille de Sana. Aussi, le Chef décida que tous les habitants du village agiraient désormais comme Sana. Sana accepta, malgré lui, que la Pierre restât chez le Chef.

Ainsi, chaque fois que quelqu’un était en proie à la colère, il venait écouter la Pierre miraculeuse et il se calmait. Chaque fois qu’une mauvaise pensée germait chez un fils ou une fille du village, il venait écouter le chant du Cœur. »

Extrait du chapitre « Les colombes du cœur »

« As-tu déjà vu un nid fermé ? Non. Un nid reste toujours ouvert. Alors pourquoi veux-tu que le nôtre soit fermé ? En effet, le nid est fermé si notre cœur n’est pas ouvert. Ainsi, les colombes restent emprisonnées dans notre cœur. Elles souffrent. Elles pleurent. Et nous ne voulons pas les entendre. Les colombes n’existent réellement que lorsqu’elles sont libérées et qu’elles volent dans le ciel, pareilles à l’eau du robinet qui ne coule que si celui-ci est ouvert. Tant que le robinet est fermé, il n’y a pas d’eau. Et dès qu’il est ouvert, l’eau coule en abondance. »

Le vieil homme dit encore à l’enfant : « Ouvre ton cœur ».

Et, comme une rose non épanouie, elle entendit un bruit dans son cœur ; c’étaient les pétales qui bougeaient, qui voulaient s’ouvrir au jour ; c’étaient les colombes qui voulaient s’envoler.

Et, comme une rose à demi-épanouie, elle ouvrit un peu son cœur. Une colombe s’envola, puis deux, puis trois.

Et, comme une rose épanouie, elle ouvrit son cœur. Quatre colombes s’envolèrent, puis cinq, puis six, puis sept... Puis beaucoup de colombes. Elle ne pouvait plus les compter. Des colombes, des colombes, des colombes d’une blancheur solaire, des colombes d’une beauté angélique, des colombes au plumage divin. Et dire qu’elle les avait tenues emprisonnées ! »

Extrait du chapitre « L’homme de la nuit »

« Tiélourgo était une petite fille très introvertie. Elle parlait peu, s’amusait peu, priait beaucoup et méditait régulièrement. Un jour qu’elle était en méditation elle se trouva, au clair de Lune, aux côtés d’un vieillard qui lui parla ainsi :

« Pour voir, il faut devenir aveugle ;
Pour entendre, il faut devenir sourd ;
Pour sentir, il faut devenir insensible ;
Pour parler, il faut devenir muet ;
Pour vivre, il faut mourir. »

Et l’homme de la nuit disparut. »