Extrait de l'ouvrage "L’éducation, une alchimie subtile"

Daniel Pierre (Auteur), Edition Rosicrucienne


Extrait du chapitre « Des expériences au service d’une vie sur terre »

« En laissant les enfants faire les expériences qui sont à leur portée et en n’intervenant que très peu, on se garde d’épuiser leur intérêt, mais, au contraire, on leur donne toutes les chances de reprendre la même expérience, de la vivre autrement et de la comprendre à un autre niveau. On leur permet également de maintenir une curiosité vive pour les situations presque analogues. Ce sont les essais, maintes fois répétés, qui autorisent l’évolution des réponses, et nous pouvons retrouver là les caractéristiques d’une alchimie subtile.

De nos jours, la grande erreur en matière d’éducation serait d’imaginer encore pouvoir tout résoudre en une seule fois, ce qui se montrerait en contradiction avec les travaux des défenseurs de la théorie « constructiviste ». Si le monde et ses expériences finissent par trop endurcir les hommes, c’est que ceux-ci s’enferment dans des erreurs reproduites trop longtemps. Les enfants de notre époque doivent comprendre que l’acceptation de leurs faiblesses est une condition indispensable pour un travail sur eux-mêmes. » »

Extrait du chapitre « Le rôle de l’adulte »

« De toutes les qualités qui sont nécessaires à l’éducateur, on peut dire qu’elles exigent de lui une ouverture à sa propre dimension spirituelle, évolution qui fait encore bien souvent défaut. Il n’est pas, et cela sans conteste, pleinement préparé au travail subtil qui s’impose à lui et cela serait illusoire de sa part — voire présomptueux — d’imaginer qu’il puisse en être autrement. Plus que de qualités, c’est de véritables vertus qu’il lui faut se doter, et cette évolution passe inéluctablement par une reconnaissance — en toute humilité — de ses limites personnelles.

Savoir écouter, c’est faire preuve d’amour à l’égard de l’autre...
Savoir rassurer, c’est donner l’exemple de l’amour que l’on porte à la vie...
Savoir guider, c’est servir de relais à l’amour émané du Divin...

En dernière analyse, ne pourrions-nous pas affirmer que c’est de ces différentes formes de l’amour que toute la génération qui nous suit a le plus besoin ? Afin de ne pas sombrer — parfois même très jeune — dans le mal-être existentiel, n’est-ce pas un peu de cette énergie que tout enfant nous demande de lui transmettre ? » »

Extrait du chapitre « Dernières considérations »

« De quelque manière que nous agissions en tant qu’adultes, il y a toujours une part d’inconnu dans l’impact de la relation éducative que nous établissons avec les enfants : en cela, l’éducation restera encore longtemps un art des plus subtils. Rien ne permet jamais de dire, a priori, que la manipulation du Sel — que nous introduisons dans la vie que l’enfant parcourt sous notre responsabilité — aura été opérée de main de maître. Saurons-nous vraiment un jour si nous avons quelque peu réussi ?

Quand une naissance a lieu dans une famille, c’est une complète réorganisation de la cellule entière qui se montre alors nécessaire. L’enfant qui arrive apporte avec lui certaines émotions du passé qui interagissent avec les tendances appartenant aux personnalités qui l’entourent. Le maillon que l’enfant représente dans la chaîne générationnelle est aussi un maillon dans la longue histoire de l’humanité. Élever ou éduquer un enfant revient, en dernière analyse, à s’élever ou à s’éduquer soi-même : au travers de l’observation chaleureuse de l’activité de l’enfant qui cherche sa voie, nous apprenons toujours à connaître un peu plus les chemins souterrains empruntés par la nature humaine. Ainsi, prenant en considération les conseils donnés par James Redfield, « sachez remarquer si son comportement vous apprend quelque chose que vous avez besoin de savoir sur vous-mêmes ». »