Extrait de l'ouvrage "Le pèlerinage à Compostelle : une quête spirituelle"

Michel Armengaud (Auteur), Edition Rosicrucienne


Extrait du chapitre « Premier temps : la séparation »

« Tout homme est un pèlerin sur le chemin de la vie. Disposant de son libre arbitre, l’homme peut errer dans la forêt des erreurs ou se mettre en quête de la vérité, sur le sentier de la connaissance. Dans ce cas, il recherchera la lumière, et quand il l’apercevra, il ne pourra résister au désir de l’atteindre. Le Camino est un moyen d’accomplir cette quête. Le Chemin de Saint-Jacques est un symbole de la voie qui conduit à l’Unité. Marcher sur le Camino, c’est vivre le symbole, en l’intégrant dans la chair et dans le cœur. »

Extrait du chapitre « Troisième temps : la révélation »

« Ultreia ! devient, pour le pèlerin, le cri de guerre intérieur qui le motivera dans sa quête des vertus essentielles. Nous venons d’évoquer l’humilité, ce sera certainement la première vertu que le Camino lui enseignera. La seconde vertu pourrait bien être le détachement. C’est la libération du mental qui enferme le pèlerin dans des notions spatio-temporelles : Combien me reste-t-il à parcourir ? À quelle heure arriverai-je ?… L’ami du Camino doit vivre en conscience avec lui en vivant l’instant présent. Dès le départ, lorsque le voyageur «fait son sac », le détachement s’impose afin d’abandonner l’utile et choisir le nécessaire, pour finalement ne conserver que l’indispensable. Le détachement est encore vécu, quand après plusieurs jours passés avec un pèlerin, on ne le revoit plus. Toute démarche initiatique commence par la séparation, véritable mise en pratique du détachement. »

Extrait du chapitre « Quatrième temps : le retour »

« Trop souvent, les démarches initiatiques oublient d’évoquer le quatrième temps de l’initiation : le retour. La lumière n’est pas faite pour rester sous le boisseau. La flamme de chacun, aussi petite soit-elle, doit venir s’ajouter à celle des autres. L’être régénéré doit réintégrer le monde du quotidien, pour témoigner à travers ses pensées, ses paroles, ses émotions et ses actes. Le travail à l’oratoire doit trouver son accomplissement dans l’implication au laboratoire, qui est la vie de tous les jours.

Pour le pèlerin, il n’y a aucun risque d’omettre le retour, car au terme du voyage, il aspire à revenir au foyer, parmi les siens. Au Moyen Âge, le retour se faisait comme l’aller : à cheval, par voie maritime, ou le plus souvent à pied. De nos jours, le retour à pied est exceptionnel. En route vers Compostelle, il est possible de marcher plusieurs jours sans croiser un seul pèlerin faisant route vers l’est. Si l’aller permet le dépouillement du Vieil Homme, c’est le retour qui doit permettre l’épanouissement du Nouvel Homme. »