Extrait de l'ouvrage "L’héritage spirituel de l’ancienne Égypte"

Christian Larré, Edition Rosicrucienne


Extrait du chapitre II : « Le monde des archétypes »

« L'univers imaginaire des anciens Égyptiens est vraiment ce que les mystiques appellent le monde des archétypes, le monde au-delà des formes, des idées pures, qui sont à l'origine de toutes les formes et de toutes les manifestations. À cette source, les Égyptiens ont largement puisé et ont extériorisé dans le monde physique les archétypes qui y sont contenus. C'est en s'appuyant sur ce qu'ils connaissaient le mieux, c'est-à-dire la nature qui les entourait, qu'ils ont symbolisé les concepts abstraits que leur méditation leur avait révélés.

On peut dire que les Égyptiens ont très tôt appris à lire dans le Grand Livre de la Nature. Ils y ont puisé les images, les symboles qui leur permettaient de rendre le plus précisément possible ces idées diffuses, ces archétypes de l'âme humaine. Voilà pourquoi, dans la mythologie égyptienne, nous retrouvons des symboles naturels qui vont rendre sensible l'insensible ou visible l'invisible. »

Extrait du chapitre VI : « Akhénaton »

« La véritable révolution d'Akhénaton est d'avoir élevé la Divinité, d'une conception terrestre limitée par des images matérielles, à un niveau universel et illimité de nature purement spirituelle. […] On a souvent dit qu'Akhénaton adorait le soleil qu'il avait élevé au statut de Dieu Unique et Universel en remplacement de tout le panthéon traditionnel égyptien. C'est une vision un peu simpliste qui ne rend pas du tout compte de la profondeur du changement dont ce roi est l'auteur. Akhénaton ne vénère certainement pas Aton en tant que disque solaire matériel. Ce qu'il adore, c'est l'énergie irradiante et intangible qui est dans le disque. Cette énergie est d'une double polarité ; c'est d'une part Chou, la lumière et la chaleur, et d'autre part Maât, la Conscience Universelle, attribut de l'Âme Universelle. Nous retrouvons ces deux polarités dans la conception rosicrucienne sous le nom d'«Esprit» et de «Force Vitale». Akhénaton, dans le «Grand Hymne», qualifie Aton de « Père-Mère » de l'humanité. C'est une manière allégorique de décrire la double nature positive et négative du Dieu Suprême symbolisé par le disque Aton. »

Extrait du chapitre VIII : « L’origine de l’alchimie »

« La mise en scène de la mort et surtout de la résurrection d'Osiris donnait lieu à de nombreux rites, tous basés sur le même principe. Une statue du dieu était fabriquée en matériaux divers. Cette statue était ensuite animée par la magie de rites sacrés conservés dans le secret du temple. On peut donc rapprocher la fabrication de ces statuettes faites d'ingrédients complexes, et surtout leur animation magique, de la fabrication de l'homme artificiel pratiquée symboliquement par les alchimistes du Moyen Âge. On a retrouvé une statuette d'Osiris en bronze datant certainement d'une époque tardive, dont les différentes parties du corps portaient des symboles alchimiques. Bien que la date de cette statuette ne soit pas établie avec certitude, elle confirme néanmoins le lien existant entre le rituel des Fêtes de koïak et les pratiques des anciens alchimistes. La répartition sur le corps de la statuette des différents symboles alchimiques identifie ses parties aux divers éléments de l'univers. De plus, l'onguent de la Pierre Divine souvent mentionné dans les Fêtes de koïak, et qui était utilisé pour enduire les statuettes et les sarcophages d'une espèce de bitume noir, ressemble étrangement à la Pierre des Philosophes. »